La vie devant soi
La vie devant soi, Romain Gary
Attention, coup de coeur ! Quel magnifique ode à la mère ! Ce second Goncourt obtenu par Romain Garyétait une lacune dans ma culture (encore une), elle est enfin comblée.
Madame Rosa, une ancienne prostituée juive, devenue, par la force des choses, sa mère adoptive élève tant bien que mal le petit Momo, petit arabe orphelin à Belleville. Ce dernier, âge de 10 ans (ou un peu plus...) va tout faire pour éviter leur séparation rendue inévitable par la maladie.
Innocence, mais aussi clairvoyance de cet enfant pudique qui utilise des expressions du monde adulte entendues et parfois utilisées à contresens comme le fameux "droit à disposer d'elle-même" opposé au médecin, c'est triste, c'est drôle, c'est émouvant.
Je ne résiste pas à citer 2-3 exemples de ces expressions :
"Madame Rosa disait que le docteur Katz était pour la médecine générale et c’est vrai qu’il y avait de tout chez lui, des Juifs, bien-sûr, comme partout, des Nord-Africains pour ne pas dire Arabes, des Noirs et toutes sortes de maladies. [..]
Je vous dis ça tout de suite pour vous épargner les émotions plus tard. [..]
Madame Rosa je lui aurais promis n'importe quoi pour la rendre heureuse parce que même quand on est très vieux le bonheur peut encore servir.
Magnifique, à découvrir ou à relire !